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Blah.

12 septembre 2010

Texte.

En la fatigue faisait le monde cognant mon corps.
    Alors le courage de mes yeux s’ébrouait au calvaire de la vue, n’y manquait que la force. Enfin, par la brèche creusée en la pellicule opaque qui cloisonne le monde la femme s’offrait évidente, comme un retour à l’espace de l’arc électrique dans l’éclat d’une rupture.
    Nous gravissons lentement l’escalier, ma main déposée dans la sienne. La porte s’ouvre en promesse éteinte, les draps se plissent en rivières d’ombre sous nos empressements. Le rythme disputé s’élargit, se contracte, est celui d’une valse.
Dialogues brefs tant que du rocher au coup de bâton ne jaillit l’avide hébétement en quelques griffes d’eau; l’agneau se débat sous le dôme immense.
    D’une si folle aventure n’en retient que la fatigue accrue, tapotant sans bruit aux bords du lac d’ennui, sous lequel flotte le vent chaud, comme de mai, de son souffle effondré.
    Assise là où le lit se mue en falaise matinale, ses seins aux cimes attentives, ses yeux surtout où calme et reproche se mêlent en liqueur bâtarde. Elle éprouve la joie paisible du circulaire retour sur l’éphémère avancée.
    Le terreau au sol porte en puissance d’accidentelles floraisons et de l’obscurité se profile l’ivresse dont l’arbre croît. Les fruits tout de sucre mûrissent à ses extrémités, puis tombent à terre en quelques tièdes averses d’été.
    Ainsi fleurissant, à demi-nu car ouvert, le corps se ploie en lourdes prières confuses qu’orientent les astres d’eau aux bords de nos fenêtres.

    De grâce d’un rêve les voix montées aux cieux s’articulent en raies lumineuses,
qu’accentue l’érosion.

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